14 mai 2011

préavis

Voilà.

Trois mois sont passés. Le temps de démarrer l'esquisse d'une nouvelle vie. De nouvelles habitudes, plus saines. De nouveau la solitude, mais choisie celle-là.
Un trait brutal mais nécessaire, tiré sur un quotidien délétère.
Finies les nuits sans fin, attendant ton retour d'une soirée que tu as passé sans moi. Finis les lendemains où malgré la nuit blanche il faut se lever à l'heure, pour préparer le petit déjeuner des enfants, qui eux n'y sont pour rien et doivent aller à l'école.
Finis ces mots usés de leur sens. Je t'aime, bonne journée, bonne nuit, fait de beaux rêves, bon appétit, sois prudente, prend soin de toi, autant de mots dont l'intention est restée pure, mais dont une utilisation trop soutenue a fini par détruire tout echo.
Fini le sacrifice librement consenti des courses, des repas, du ménage de temps en temps pour que la maison reste habitable, des lessives. Pour que tu puisse te consacrer plus de temps et réfléchir.
Fini les essais de discutions pour essayer de comprendre, est-ce moi ou est-ce toi? Fini d'essayer de saisir dans quelle mesure tu te poses des questions, et comment je peux t'aider à avancer dans la vie…
Fini de mettre mes projets de coté faute d'avoir encore assez d'énergie pour y penser.
Fini de continuer à te trouver belle sans que tu y croies un seul instant.
Fini ces enlaçades provoquées ou je continuais à chercher un miracle, une trace d'affection.
Terminées, ces entorses à mon étique s'ajoutant les unes aux autres, pour essayer de faire aller en fonction de tes sentiments.
Terminée, cette propension naissante aux actes irrationnels, comme se lever au milieu de la nuit pour aller faire 400km en voiture, ou écluser la cave de la maison seul, dans le seul but d'attirer l'attention, de susciter une réaction. Comme un enfant turbulent cherchant à se faire remarquer de ses parents trop distants.


Fini. D'un commun accord, à peu près. Trop de mal à se faire pour continuer. Bonne pioche, mais mauvais moment. Je sais pourquoi je suis parti, pour mettre un terme à la souffrance générée par un amour devenu sans écho. Pour sauver ma peau, même en ayant l'impression de fuir. L'impression subite qu'à partir d'un moment, fuir n'est pas partir, mais bien continuer à rester.


Et trois mois sont passés. L'appartement sera rendu demain. J'ai récupéré mes dernières affaires. J'ai fait une partie du ménage, repeint la chambre des enfants. Qui en avait besoin.
Et je te vois.
Tu as l'air en forme. Tu es toujours aussi belle. J'aime toujours autant ton sourire, ton odeur, et tes yeux. Ils se sont rallumés.
Je ne le sais pas encore, mais le nœud renaît. Le nœud au ventre. Et le cerveau qui chauffe. Et le cœur qui bat.
Et pourquoi il est là lui? Pourquoi il déménage tes cartons, pourquoi il fait ton ménage? Pourquoi il démonte notre étagère? Pourquoi ça parait normal que tu offres SES cigarettes? L'idée s'est installée, il m'a fallu deux jours pour qu'elle devienne une certitude. Pour que des détails prennent du sens. Il a fallu que je te voies ne pas lui faire la bise, mais juste UNE bise pour que tout soit clair. toute la différence.

Life sucks. La vie est une putain.

Un dernier repas en tête à tête. Le temps de se dire les dernières choses. De comprendre. Très égoïstement, de ne pas garder pour moi seul ce désarroi que je préférerais ne pas vivre. Autant pour l'état dans lequel il me met que pour ce qu'il implique quand je cherche sa cause véritable.
Le temps de faire de vrais adieux, sincères et pacifiques. Le temps d'une vraie dernière enlaçade. Un vrai échange, ou je retrouve en toi la tendresse spontanée que je cherchais vainement ces derniers mois. Le temps de dire des choses importantes, simplement.

Le temps aussi de sentir que, comme avant, je continue à ressentir quand tu vas bien et quand tu vas moins bien. Du moins j'en ai l'impression, mais peut-être n'est-ce qu'un fantasme, croire qu'il y a encore une connexion? L'impression qu'il y a encore des non-dits est néanmoins là. Des choses que tu gardes pour toi.

Un dernier moment tous ensembles, avec les enfants. La dernière fois que j'étends leur lessive. Et cette lessive que je faisait machinalement il y a quelques mois, il me faut ces petites chaussettes, ces petits pyjamas, pour me rendre compte qu'elle me manque déjà. Que vous me manquez, tous les trois.
Et je commence à sentir poindre les premières larmes. Que je n'ai pas réussi à verser avant que l'on se sépare, ni pendant, ni même après. Je pensais que mon deuil était terminé dès la rupture. J'étais sot. Mon deuil commence maintenant. Avec ce triste constat. Je t'aime. Encore. Toujours. Et le plus dur commence. Vivre avec ce sentiment. Je sais, pour l'avoir déjà eu une fois, qu'avec le temps il se transformera en un amour inconditionnel et détaché à la fois. Une place à vie dans le cœur, avec à la clé une pensée heureuse et sincère chaque jour, sans pour autant faire de l'ombre aux nouvelles venues. Une sorte d'amour paternaliste, je crois.

Merci à toi, prend soin de toi et sois heureuse.

La vie est belle quand même. Mais put… que c'est dur, parfois!

12 mai 2011

Oh, ta gueule...

Auourd'hui, dont l'humeur était assez noire, a mis du temps à passer. Aujourd'hui a ressassé des souvenirs, beaux, et des regrets. Beaucoup.

Afin d'essayer de changer l'humeur d'aujourd'hui, je suis allé chercher de la musique. Rien de précis en vue, juste flâner devant des rayonnages et se laisser guider par les pochettes...
Résultat, j'ai écouté trois CD... Je n'ai pas accroché sur le premier.
J'ai bien aimé ce que j'ai entendu du second. Hop, dans la poche.
Pour la première fois j'ai parlé à un CD en train de jouer, quand j'ai compris qu'il ne puisait son inspiration que dans ce que j'essaie précisément d'oublier... Triste jour...
Le troisième CD, heureusement, est en anglais. Il peut être triste tant qu'il veut, m'en fous je ne percuterais qu'en lisant les paroles. Mais Julia a en tout cas une voix très apaisante...

Voilà pour tout de suite...

Et désolé d'avoir laissé aussi longtemps cet endroit en friche. La faute à la vie...