17 juillet 2011

Le collodion, c'est quoi.

Je vais vous le dire. C'est très simple.

C'est un liquide sirupeux, obtenu en dissolvant dans de l’éther et de l'alcool de la nitrocellulose (nitrocellulose elle-même obtenue, pour faire simple, par la dissolution de coton dans de l'acide nitrique).
Il durcit à l'air en quelque minutes. On s'en sert en pharmacie pour isoler une plaie de son  environnement.
En le mélangeant avec du camphre, on fabrique du celluloïd. Comme les balles de pingpong ou les boules de billard. Ou les vieilles têtes de baigneur des histoires de Philou, quand il piquait la poupée de sa sœur pour lui faire faire des sauts en parachute. Et qu'elle explosait dans la rue. Bah oui, y'avait pas d'action man!

Bref, je m'égare.
Le collodion donc, pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, est un liquide sirupeux qui durcit à l'air, assez vite.

Il se trouve qu'on peut lui adjoindre diverses substances, et notamment des iodures et bromures. Et quand on a fait ça, on peut le verser sur une vitre bien propre, par exemple. Si on veut.
Puis, si on a fait ça, après on peut tremper tout ça dans un bain de nitrate d'argent. L'argent s'allie au brome et à l'iode, et on se retrouve avec des halogénures d'argent. Comme dans les films noir et blanc de papi, oui. Pas comme dans ton iphone, non.

Et puis, ou peut mettre cette plaque de verre mixturée dans un appareil photo. Même qu'on peut prendre une photo, comme si qu'un miracle allait subvenir (oui oui, j'y tiens, subvenir...)

Et puis même que si après on verse une solution de sulfate de fer sur la plaque, y'a une image qui se forme timidement. Et que si on la passe au fixateur comme une photo normale (enfin, normale... Comme une vieille photo normale, maintenant c'est du numérique papi!), bah on peut rallumer la lumière, et on tient une sorte de miracle entre ses mains.

Ce truc-là a été mis au point en 1851 par Frédérick Scott Archer. Ca a révolutionné la photographie, en la rendant accessible à la fois par un procédé "simple", et surtout rapide: à l'époque faire un portrait demandait de rester immobile plusieurs minutes. Le collodion a permis de faire des "instantanés", ou la pose était ramenée à quelque secondes.
Ce truc-là est le photomaton des anciens: en cinq minutes on repart avec son portrait.

Aujourd'hui j'ai créé mes premiers collodions. J'ai l'impression de découvrir quelque chose de fantastique, qui pourtant a été abandonné, oublié du grand public au profit de techniques plus simples à mettre en œuvre...

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